Suzanne Ciani, lore core et réalisme magique - Les recos culturelles du mois de mai
Suzanne Ciani, figure majeure de la musique électronique et néo-classique, sera en concert aux Nuits sonores 2025 le dimanche 1er juin à 16h au Théâtre des Célestins à Lyon. Cinq fois nommée aux Grammy Awards, pionnière du synthétiseur Buchla, elle est l’autrice d’albums cultes comme Seven Waves ou LIVE Quadraphonic. Figure incontournable de la synthèse sonore, elle a marqué l’histoire par son approche visionnaire dans une scène longtemps dominée par les hommes. Infos ici.
Le 30 mai sort Des choses que j’imagine, livre de Romy Alizée qui réunit trois séries photo réalisées entre 2019 et 2025 : autoportraits mis en scène (Things I imagined), portraits intimes (Just Us) et paysages de montagne (Vertige(s)). Depuis sa chambre parisienne jusqu’aux sommets alpins, Romy trace une histoire subjective des sexualités dissidentes, entre humour, Eros et autodérision. Trois nouvelles accompagnent les images, dans une langue orale et imagée. Publié chez Rotolux Press. Infos ici.
Sorti en salles en France début mai, Leila et les Loups de la pionnière libanaise Heiny Srour devient enfin accessible, plus de 40 ans après sa réalisation en 1984. Fresque féministe et anticoloniale mêlant fiction et documentaire, le film traverse un demi-siècle de luttes au Liban et en Palestine à travers les yeux de Leila, alter ego de la cinéaste. Pour pallier l’absence d’archives sur les femmes, Srour invente un cinéma poétique et politique, où la fiction redonne voix aux grandes oubliées de l’Histoire. Infos ici.
Jusqu’au 20 juillet 2025, le FRAC Île-de-France présente Berserk & Pyrrhia, une exposition collective au Plateau (Paris 19) mêlant art contemporain et médiéval. Heroic fantasy, bestiaires apocalyptiques, cabanes de paille et mondes enchantés nourrissent les œuvres exposées, hantées par les imaginaires du Moyen Âge. Entre récits magiques, écologies DIY et visions dystopiques, l’exposition fait dialoguer artistes d’aujourd’hui et œuvres patrimoniales dans un face-à-face transhistorique. Infos ici.
Dans VIBES LORE CORE – Esthétique de l’évasion numérique, l’historienne de l’art Valentina Tanni explore la culture web des années 2010 : entre vidéos ASMR, fan-fictions, vaporwave, mèmes weirdcore ou rituels de shifting (téléportation mentale), elle décrypte un surréalisme numérique où l’imaginaire collectif cherche à troubler la réalité. Publié chez Audimat. Infos ici.
Manuel d’autodéfense à destination des travailleureuses de la coiffure : un outil précieux pour penser collectivement les violences de genre et de classe dans ce métier. Distribué dans les écoles, les salons et en ligne, il invite à la solidarité et à l’empowerment entre collègues. Infos ici.
Avec Terres et Liberté, la politologue et militante Fatima Ouassak inaugure la collection Écologies de la liberté (Les Liens qui Libèrent). Ce manifeste d’écologie antiraciste donne voix aux oublié·es du débat climatique et propose une pensée politique au croisement des luttes sociales, écologiques et décoloniales. En librairies. Infos ici.
Le 29 mai s’ouvre au WIELS à Bruxelles l’exposition Réalisme Magique, Imaginer en dés/ordre. Réunissant une trentaine d’artistes internationaux·ales, elle explore notre rapport au vivant à travers les peaux bactériennes, les corps d’eau ou les grondements souterrains. Entre art, écologie et science, l’exposition s’accompagne d’un riche programme de workshops, projections, conférences et performances, pour penser un monde en mutation. Infos ici.
Un recueil collectif coédité par une cinquantaine de maisons d’édition indépendantes, en librairie dès juin 2025. En écho aux mobilisations antifascistes et à l’appel à désarmer l’empire Bolloré, ce livre rassemble les voix de chercheureuses, journalistes, éditeurices, libraires et imprimeureuses.
Ils et elles analysent et affrontent, depuis leurs pratiques, la concentration médiatique et l’extrême droitisation du champ culturel. Vous pouvez le faire commander par vos libraires, le trouver sur le shop des éditions qui en font partie, dont les éditions trouble. Infos sur deborderbollore.fr.
Jusqu’au 31 mai, au Centre d’Art Contemporain Les Capucins (05), l’exposition Une soupe aux herbes sauvages rend hommage à Émilie Carles et à son récit engagé, entre mémoire locale et luttes sociales. Œuvres, objets et archives réactivent son attention au vernaculaire, à la communauté et à la transmission. Avec Camille Bernard, Charlie Boisson, Xolo Cuintle, Clara Denidet, Vivian Maier et Natsuko Uchino. Infos ici.
Claire Touzard, diagnostiquée bipolaire alors que son engagement politique s’intensifiait, interroge dans ce récit personnel et politique la manière dont notre santé mentale est instrumentalisée par les dirigeant·e·s, pour ériger en norme une déraison capitaliste, colonialiste et patriarcale. Plutôt que de voir la folie comme une faiblesse, elle la pense comme un outil de résistance et de libération, et explore une vision du soin profondément politique, inspirée par les voix d’Audre Lorde ou des Black Panthers. Publié aux éditions Divergences. Infos ici.
Sortie de la revue n°é-e de la collective franco-belge Bye Bye Binary, publiée aux éditions Surfaces Utiles. Proposer des écrits situés, par les personnes concernées, est essentiel à la constitution d’archives vivantes d’une pratique qui visibilise les personnes minorisées. La revue alimente ainsi le débat sur la charge politique du design graphique, du langage, des représentations des corps et des identités. Infos ici.